vendredi 12 septembre 2008

EDVIGE bis repetita

Certains soutiens actuels du gouvernement ont une conception assez particulière de la liberté. Après les propos ambigus de Gérard Gachet, c'est le député UMP Benoist Apparu qui soutient d'une bien étrange manière le projet Edvige sur RUE 89.
L’un de ses arguments est qu’Edvige n’est pas pire que Google ou Facebook en terme de confidentialité.
Sans être spécialiste du sujet, il y a quand même une petite différence qui, je pense, devrait sauter aux yeux. Personne n’est obligé d’utiliser Google , de s’inscrire sur Facebook ou sur un site de rencontres. Il ne me semble pas par contre qu’Edvige soit basé sur le volontariat.
Si on veut donner des informations sur sa vie privée sur Internet, on peut le faire. Mais, on est nullement obligé de le faire. En un mot, on est libre. C’est cette liberté qu’Edvige ne respecte pas ( indépendamment de savoir dans quelle mesure on doit respecter la liberté en question)

mardi 9 septembre 2008

Les portes paroles du ministère de l'intérieur doivent-ils étre fichés?

Il ne sera pas question ici de réprouver ou d'approuver le fichier Edvige, mais seulement de s 'étonner des propos tenus par un porte parole du ministère de l'intérieur sur le site TF1.fr, propos qu'on peut aussi découvrir sur le blog de Frederic Rolin.
Le porte parole affirme en substance " Nous avons l'habitude de voir certaines personnes s'élever dès qu'il s'agit de donner à la police ou à la justice les moyens de faire leur travail".
Même si le fonctionnaire a précisé peu avant: " je n'irai pas jusqu'à dire que nous n'avons pas de leçons à recevoir" , de tels propos me semblent problématiques dans un état de droit.
Ils sous entendent que toute remise en question des moyens à la disposition de la justice et de la police n'est qu'un sabotage. Une fois les missions de ces institutions définies, elles pourraient déterminer seules les moyens à utiliser sans recourir à un débat démocratique. Mais, la justice et la police ne sont pas des entreprises de plomberie. Celles-ci peuvent utiliser ce qu’elles veulent du moment que le résultat final est conforme. Les méthodes de la justice et de la police peuvent à l’inverse avoir un impact direct sur la vie des citoyens. L’un des fondements de l’état de droit est que ces méthodes soient définis par le législateur et donc soumises au débat public. N'est-ce pas le genre de choses qui pourraient engendrer de sérieux troubles à l'ordre public?
Le porte parole n’a peut-être pas réellement voulu dire cela, mais c’est à mon avis l’interprétation qu’aura un citoyen lambda et cela révèle de toute façon certains réflexes dans la haute fonction publique. Celle-ci semble parfois considérer qu’elle peut décider tout toute seule sans avoir à se justifier auprès des citoyens.N'est ce pas le genre de choses susceptibles de provoquer de graves troubles à l'ordre public?